Aujourd’hui, alors que François Bayrou a été nommé Premier ministre, nous espérons que son action saura répondre aux nombreux défis sociaux auxquels nous sommes confrontés. Il devra notamment ouvrir au plus vite le dossier de l’autonomie tant ce secteur subit une crise d’une intensité jusque-là inconnue. L’absence de budget rend la situation du secteur encore plus délicate et floue. Un vote du PLFSS dans les prochaines semaines est donc indispensable pour redonner un peu de visibilité à ceux qui accompagnent au quotidien les plus fragiles de nos concitoyens.
La Fédération Adédom souhaite en effet attirer l’attention du nouveau Gouvernement sur la situation critique du secteur de l’aide à domicile qui constitue un pilier indispensable de notre système de solidarité.
Ainsi, au moins 70 % des SAD (Services Autonomie à Domicile) PA/PH associatifs rencontrent des difficultés financières généralisées. 40 % d’entre eux se battent même au quotidien pour survivre. Ces difficultés sont le résultat d’un sous financement chronique depuis de nombreuses années avec notamment une tarification en deçà du coût de revient.
La problématique de recrutement est également un sujet de tension pour l’ensemble des structures du domicile, SAD comme SSIAD (Services de Soins Infirmiers A Domicile), qui sont contraintes de refuser des prises en charge faute de professionnels disponibles, des dizaines de milliers de postes restant non pourvus. Les conditions de travail souvent difficiles et peu valorisées et rémunérées en sont la cause.
Depuis des années, l’ensemble du secteur demande le vote d’une loi de programmation pour le grand âge avec une trajectoire budgétaire qui permette de réorganiser l’offre en vue de répondre à l’explosion de la demande à venir (les plus de 80 ans passeront de 4 à 6 millions entre 2026 et 2030).
Par ailleurs, nous souhaitons également rappeler la situation très compliquée des services d’aide à domicile Famille. Les techniciens de l’intervention sociale et familiale (TISF) jouent un rôle clé dans la prévention des situations de danger pour les enfants en intervenant à domicile dans le cadre de l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE) et de la Caisse d’Allocation Familiale (CAF). Adédom réclame une meilleure reconnaissance de ces professionnels, la sécurisation des financements départementaux, ainsi que des investissements dans la formation et la qualité de vie au travail, soulignant que la prévention est moins coûteuse à long terme que les placements d'enfants.
Concernant les centres de santé infirmiers (CSI) et polyvalents (CSP), si Adédom a obtenu un financement d’urgence pour l’année 2024 afin de compenser le coût des accords de Branche (avenants 43 et suivants) qui s’impose aux CSI / CSP, aucune solution pérenne n’est encore trouvée. Pour les accueils de jour, aucune aide n’est même venue compenser ces surcoûts.
La Fédération Adédom appelle le Premier ministre François Bayrou à engager une concertation nationale pour mettre en place des mesures ambitieuses et durables dont notamment la création d’un fond d’urgence de 1,4 milliard d’euros pour le secteur afin de permettre la survie des services d’aide, d’accompagnement et de soins à domicile, lourdement impactés ces dernières années par un manque de financement à la hauteur des enjeux démographique du pays.
La Fédération Adédom se tient à la disposition du gouvernement pour initier ce dialogue et construire, ensemble, un avenir où chaque citoyen pourra accéder à un accompagnement de qualité.
François Bayrou, connu pour son engagement en faveur de la justice sociale et de la proximité avec les territoires, a l’opportunité de faire de l’aide à domicile une priorité nationale, ce que la Fédération Adédom appelle de ses vœux.
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